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Palin, Biden et la dernière ligne droite

Si la campagne de 2004 opposant George Bush à John Kerry n’avait tournée qu’autour de la sécurité nationale, la guerre contre le terrorisme et la guerre en Irak, la campagne de 2008 a vu resurgir l’économie et le social, thèmes beaucoup plus favorables à la gauche américaine.
Après le premier échec du plan Paulson à la Chambre des représentants en début de semaine dernière, après la faillite des plus importantes banques et organismes de crédit des Etats-Unis, Barack Obama et les démocrates font aujourd’hui la course en tête comme jamais ils ne l’auraient imaginé il y a mois.
Le seul et unique débat vice présidentiel opposant Sarah Palin à Joe Biden arrivait donc à point nommé.
Joe Biden, pilier du Congrès, spécialiste des affaires étrangères pouvait donc enfin se confronter à Sarah Palin qui, après avoir surpris l’Amérique par son charisme inné, dynamisé la base conservatrice du Parti républicain par ses slogans populistes, avait quelque peu effrayé par sa méconnaissance des sujets régaliens lors de deux interviews télévisées organisées par CBS. Incapable de donner une description claire du Plan Paulson, incapable de défendre le plan économique de John McCain, ou de citer les quotidiens qu’elle lit pour se tenir informée, Sarah Palin créa même la panique dans ses propres rangs, au point que certains éditorialistes conservateurs demandaient sa démission immédiate du ticket républicain.

Dans une campagne désormais dominée par la crise économique et les 700 milliards de dollars injectés par le plan Paulson pour éviter un désastre financier mondial, Sarah Palin se devait de montrer au monde sa compétence et ainsi rassurer sur la capacité de jugement de John McCain.

Mais les débats américains ne sont pas à l’image des face à face européens. S’ils sont généralement structurés et non contradictoires, la campagne de John McCain avait imposé des règles draconiennes pour empêcher autant que possible Mme Palin d’échanger directement avec son concurrent démocrate. Ce débat eu donc lieu et tous les sujets ont été abordés. Mme Palin a brillé par sa maîtrise des outils de communication et par son franc parlé, certains diront par son énergie et son sourire, excellente sur les généralités et les incantations, à grand renfort de « réformes » « réformateurs » ou « non-conformisme », autant de termes définissant, selon elle, John McCain et son programme. 
Mais en terme de précisions, Mme Palin est tout simplement restée vague se contentant d’attaquer le bilan de Barack Obama au Congrès, ne répondant pas aux attaques précises de M. Biden et en se réfugiant sur des terrains plus connus, comme l’indépendance énergétique.

Joe Biden, quant à lui, a évidemment montré son expérience en terme de politique étrangère, sa retenu (il n’a jamais corrigé les noms de généraux écorchés par Mme Palin pour éviter de paraître condescendant) et a défendu bec et ongle le programme économique et international de son candidat à la présidence.
Le bilan est bien maigre pour la campagne républicaine. Mme Palin s’est-elle effondrée ? Certainement pas. Mme Palin a-t-elle rassurée ? Oui, mais ses électeurs. Et enfin a-t-elle montré sa compétence et son habilité à diriger le pays si un malheur frappe John McCain ? Sûrement pas.
Certains diront que Joe Biden a défendu Barack Obama quand Sarah Palin a défendu Sarah Palin.

Si nombre de démocrates croisent les doigts en regardant les sondages des Etats clés comme la Floride, le Nevada, l’Ohio, ou la Virginie, aujourd’hui très favorablement pour Barack Obama, l’élection n’a lieu que le 4 novembre. Et personne n’est à l’abri d’une surprise d’Octobre renversant la dynamique en 24 heures. John Kerry en avait fait les frais le week-end précédant l’élection quand Oussama Ben Laden décida de s’adresser aux américains en vidéo.

Selon les derniers sondages par Etat, Barack Obama serait élu Président sans aucun problème avec une moyenne de 353 grands électeurs sur les 270 nécessaires pour entrer à la Maison Blanche. Sa campagne de terrain doit cependant continuer dans des Etats susceptibles de repasser dans l’escarcelle de John McCain comme la Floride (généralement de plus en plus républicaine) ou l’Ohio.

Si la Chambre des représentants a adopté hier soir le Plan Paulson révisé, la crise économique est heureusement pour les uns, malheureusement pour les autres, toujours d’actualité et des mesures identiques sont aujourd’hui prises dans les chancelleries européennes.
Barack Obama se doit de montrer qu’il est le seul à pouvoir gérer une crise économique sans précédent depuis le New Deal, il se doit de montrer aux électeurs indécis l’incompétence de John McCain sur les sujets économiques et sociaux. Le prochain débat ayant lieu à Nashville dans le Tennessee, mardi 7 octobre, doit sceller le sort du plan économique libéral du candidat McCain, pendant que nombre de démocrates prient pour qu’octobre n’apporte pas son lot de surprise.

Carte du collège électoral par Etat au 4 octobre 2008 :


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